Philbert Bourdon, un témoin capital

Philbert Bourdon, un témoin capital

Lorsque, dans les années quatre-vingt, l’idée de réaliser un musée maritime à Fécamp a commencé à se préciser, il était clair dans l’esprit de tous qu’il s’agirait d’un « musée des Terre-Neuvas », Terre-Neuvas… tout court ! C’était compter sans Philbert Bourdon.
Sous des abords timides, c’est malgré tout avec détermination qu’il vint expliquer au conservateur du musée l’importance de la pêche harenguière, la technique du filet dérivant, l’épopée des drifters, et convaincre que ce métier n’était pas moins « grand » que l’autre, celui des morutiers ! Le musée prit donc le nom de Musée des Terre-Neuvas et de la pêche, et près du quart de sa surface fut réservé à la pêche au hareng aux filets dérivants.

En 2002, l'Association Fécamp Terre-Neuve édite ses souvenirs sous le nom : Les Hommes de Balmasc, qui constitue un témoignage exceptionnel par sa qualité sur la pêche harenguière à Fécamp au XIXe et au XXe siècle.

Ce titre étrange relate la vie des matelots « de balmasc » qui, couverts d’écailles luisantes évoquant les paillettes des bals masqués, secouaient « vigoureusement les sennes pour faire tomber les harengs sur le pont ». À travers eux, c’est de l’ensemble des pêcheurs harenguiers fécampois que l’auteur, lui-même issu d’une lignée de patrons de pêche, veut témoigner.

S’appuyant sur le souvenir de ses propres campagnes de pêche comme « radio », il décrit ce qu’il en fut du développement de la pêche au hareng, des dundees aux drifters harenguiers, des techniques de pêche et du travail des marins comme de leurs conditions de vie à bord.

Philbert Bourdon est décédé en juin 2012.