Grandes Dalles, ex Gris-Nez, dundee motorisé, 183 tonneaux de jauge brute et 185 tonnes de port en lourd, construit en 1920, à Fécamp, par les Chantiers Maritimes de Paimpol et Fécamp, est mis à l’eau le 13 septembre pour l’armement La Pêche Française. Le 8 juillet 1922, il est vendu à Gaston Tocque, associé à Mme Vve Le Borgne, et rebaptisé Grandes Dalles. Immatriculé à Fécamp F. 514, il est armé pour la pêche du hareng et du maquereau. Gaston Tocque arme également le Jacqueline T pour la pêche du hareng.

En 1923, armés pour la pêche du maquereau commandé par le patron G. Fiollet, puis Cramoisan, 200 quintaux pêchés le 17 juillet. En 1924, Jacqueline-T, armé pour Terre-Neuve fait naufrage, l'équipage est recueilli par le chalutier fécampois Avant-Garde, mais Mme Le Borgne se retire ; Gaston Tocque reste seul armateur du Grandes Dalles.

En 1927, Gaston Tocque crée les Établissements G. Tocques, nouvelle société créée pour l'exploitation au cabotage du dundee Grandes Dalles. Le 20 juin 1928, le dundee qui se trouvait en avaries à Brest, après un échouement, rentre à Fécamp par ses propres moyens pour y effectuer les réparations.

En 1929, Gaston Tocque, patron de son dundee Grandes Dalles, pratique la pêche fraîche, ou pêche côtière. Le 12 décembre 1929, pris dans une tempête il s‘échoue dans la crique de Susset, à Veulettes-sur-Mer, à cinq kilomètres de Saint-Valery-en-Caux. On peu lire dans la presse : « (…) une très grosse tempête balaye les côtes de France. De la pointe de Bretagne au Nord de la Manche, on ne compte plus les navires en perdition et les cargaisons perdues, ici des madriers, là des barils de rhum (…). Un peu partout sur ce littoral bousculé, les histoires vont bon train. Au fur et à mesure de son avancement vers le Nord, la tempête secoue tout sur son passage, les forêts normandes se voient mutilées de leurs grands hêtres et les rivages de galets entre Le Havre et Dieppe ne sont plus reconnaissables ».

Bien des années plus tard, son fils témoigna en ces termes : « Mon père comme tous les jours allait poser ses filets dans ses coins secrets et ce matin-là, il rentrait à la maison jurant tout ce qu'il savait, ayant perdu tous ses filets ! Une fortune à la dérive qu'il lui fallait retrouver à tout prix le sort de la famille en dépendait. Hélas, deux jours après, alors qu'il était parti à la recherche de ses filets, le navire était jeté à la côte par un coup de vent d'une extrême violence … ». Le bateau ne pourra être renfloué, laissé sur place il servira de bois de chauffage aux habitants de la côte pendant plusieurs années.