Sadi Carnot
Le trois-mâts Sadi Carnot croisant un transatlantique - Eugène Grandin (1833-1916) - Huile sur toile, 1903
© Musée des Terre-Neuvas, Fécamp, achat en vente publique le 20 juin 2011
© Musée des Terre-Neuvas, Fécamp, achat en vente publique le 20 juin 2011
Le trois-mâts Sadi Carnot
Le trois-mâts goélette Sadi Carnot a été construit à Saint-Malo en 1895, et armé pour la pêche morutière à Fécamp par les armateurs Honoré Monnier et Gaston Tubeuf, puis André Monnier, immatriculé F.1519.Il fait toutes les campagnes armé à Fécamp de 1895 à 1908 inclus. Vendu à l’armement La Morue Française, il est armé à Saint-Servan de 1909 à 1917 avec 34 hommes d'équipage. Le 4 septembre 1917, Sadi Carnot est coulé par un sous-marin ennemi.
Ce navire représente le type achevé du trois-mâts morutier fécampois à l’apogée de la pêche morutière à la voile, au moment où la mutation vers la propulsion vapeur va s’effectuer.
Source : Léopold Soublin / Etienne Bernet
Le tableau de Eugène Grandin
Concurrent le plus direct du peintre officiel de la marine Édouard Adam, Eugène Grandin trouve, comme ce dernier, dans les portraits de navires en escale au Havre une matière inépuisable, mais il n’est pas peintre officiel de la Marine.Sur ce tableau, le peintre s'est attaché à montrer le navire en fuite dans le gros temps. Nous ne sommes pas ici en présence d’un ex-voto, mais d’un portrait de navire de commande vraisemblablement de l’armateur. Cette hypothèse s’appuie sur la présence du pavillon de l’armement au grand mât, et est renforcée par la qualité picturale de l’œuvre, avec un ciel et une mer agitée de très belle facture.
Source : Musée de Fécamp
La fin du Sadi Carnot
Le 4 septembre 1917, le trois-mâts, qui revient de Terre Neuve avec 230 tonneaux de morues et 7 tonneaux d’huile, se trouve à 40 milles dans le S-W des Scilly. Il est attaqué par un sous-marin qui aurait tiré un coup à blanc, puis l’aurait encadré avec deux obus.Le capitaine fait aussitôt mettre en panne, préparer les embarcations, puis évacuer le voilier. L’équipage prend place dans six doris. La mer est assez grosse, avec une fraîche brise de sud. Un doris reçoit l’ordre d’accoster le sous-marin et un officier et deux hommes y prennent place et se font conduire sur le voilier. Besogne habituelle avec pillage des vivres, prise des instruments et installation de deux bombes cylindriques. Puis on pousse pour rejoindre le sous-marin. Six minutes plus tard, l’explosion se produit et le voilier coule en trente minutes.
Les marins allemands remontent à leur bord et laissent les Français repartir avec le doris. Deux doris, dont celui du capitaine, font route sur les Scilly. Les douze hommes sont recueillis par un patrouilleur anglais qui les conduit aux Scilly. Trois autres doris, portant seize hommes en tout, sont recueillis par le vapeur américain Montana, faisant partie d’un convoi, qui les ramène à Saint-Nazaire. Plus tard, le capitaine apprend que quatre hommes du 4e doris seraient passés à Plymouth et repartis aussitôt pour la France. Tout l’équipage serait donc sain et sauf.
Source : Forum pages 14-18
Marie-Hélène Desjardins / © Édition Association Fécamp Terre-Neuve
La reproduction d’extraits de ce texte est autorisée sous réserve d’en mentionner l’auteur et l’éditeur.
La reproduction d’extraits de ce texte est autorisée sous réserve d’en mentionner l’auteur et l’éditeur.