Santa-Maria

Santa-Maria

Santa-Maria musée flottant de la Grande pêche
En 1933, le Santa-Maria devient musée flottant. C’est au cours de l’année 1933, que François Dauphin décide de créer un musée flottant de la Grande Pêche. Avec quelques amis, il rachète d’abord le trois-mâts malouin Chateaubriand. Mais, au cours de la traversée qui devait l’amener à Paimpol en remorque, il se brise en deux, à la hauteur du Grand Léjon. Son remplaçant sera le trois-mâts cancalais Santa-Maria, qui fait son entrée dans le port Paimpol le 3 décembre. Il devient la propriété de l'armateur François Dauphin, géré par la Société des Dioramas de la Grande Pêche - Islande et Terre-Neuve ; immatriculé à Paimpol il conserve son nom, code international TULY.

Extrait du texte de l’article de Georges Mouly, dans la revue Le Yacht, du 24 février 1934 : « Cette pêche-là ne vivra plus bientôt que dans les souvenirs des vieux retraités. Aussi convient-il de féliciter la Société des Dioramas de la Grande Pêche - Islande et Terre-Neuve, d’essayer de la perpétuer dans la mesure de ses moyens. Au siège de la société, sur le terre-neuvas Santa-Maria, amarré dans le port de Paimpol, seront exposés des dioramas destinés à fixer pour l’édification des visiteurs les scènes les plus caractéristiques de la pêche sur les bancs. Ces dioramas sont l’œuvre de Roger Chapelet qui joint à son talent d’artiste l’expérience de la navigation. C’est assez dire que la vérité dans les moindres détails des gréements a été scrupuleusement respectée.
Nous avons eu l’heureuse fortune de voir les maquettes dans l’atelier montmartrois de leur auteur (...) »
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* Sept d’entre elles sont consacrées à la pêche en Islande : Départ des goélettes de Paimpol - Arrivée aux îles Westmann et goélettes de pêche,- Ravitaillement au port de Reykjavik - Visite de l’aviso Ville-d’Ys aux pêcheurs - Soleil de minuit en Islande - Retour des goélettes à Paimpol et attente à la croix des veuves - Travail des la morue sur un chalutier.
* Sept autres maquettes traitent plus spécialement de Terre-Neuve : Travail de la morue dans une sécherie - Terreneuva rencontrant un paquebot en pleine mer - Arrivée sur les bancs de Terre-Neuve et boëttage des lignes - Pêche en doris - Visite du navire-hôpital par temps de brume - Ravitaillement à Saint-Pierre - Déchargement de la morue à Paimpol.

Le Musée est inauguré à Paimpol, le 31 mars 1934 ; les quatorze dioramas ont été réalisés par Roger Chapelet, avec la participation de Camille Le Roy et Joanny-Durand. On peut y voir quelques objets familiers des pêcheurs, ainsi que des photographies, parmi lesquelles un reportage sur le tournage du film Pêcheur d’Islande, que Pierre Guerlais vient de tourner à Paimpol. Sur le hunier volant établi chaque jour, figurait l’inscription : « Musée de la Grande pêche Terre-Neuve - Islande », son gardien est un nommé Juloux

Il entreprend alors un périple des côtes de la Manche, allant de ports en plages. En 1934, il est à Saint-Malo, puis au Havre, etc. En 1937, le trois-mâts, musée flottant est remorqué jusqu'à Paris pour l’Exposition Universelle, amarré à Paris, au quai d’Orsay près du pont Alexandre III. Affrété pour la circonstance par la Société des Œuvres de Mer, il avait été démâté à Rouen pour passer sous les ponts et arriver à son mouillage.

Un autre trois-mâts est présent à Paris lors de l'Exposition Universelle, L'Ange le navire-école de la Sté La Corvette, dirigée par Robert Lecoq, amarré au Quai du Point du Jour, à toucher le viaduc d'Auteuil, rive droite. Ce séjour de deux navires terre-neuvier en même temps à Paris a un peu brouillé les souvenirs de certains témoins et provoqué quelques confusions. Leurs fins seront, elles aussi, sujets à confusion finissant tous deux leur vie en 1941 : L'Ange sera dépecé à Saint-Denis pour faire du bois de chauffage, le Santa-Maria coulé en baie de Seine.

En 1939, le trois-mâts Santa-Maria, ex-musée de la pêche, est à Trouville-sur-Mer transformé en restaurant : « (...) à bord pour 7,50 francs : friture de morue, grillades, pommes frites, pain, etc. ». En 1941, le trois-mâts Santa-Maria est remorqué de Trouville, en baie de Seine, pour servir de cible aux aviateurs Allemands : « C’était par un bel après-midi ensoleillé en baie de Seine (...), j’avais cinq ans et je me souviens bien. Il a servi de cible aux escadrilles de Stukas basées à Carpiquet (Caen). Deux avions se sont accrochés dès la première vague et sont tombés à la mer. La deuxième vague a atteint la voiture amphibie partie chercher les pilotes. Le bateau n’a pas été touché. Les explosions des bombes et la vétusté de la coque ont fait le reste ». Ce petit navire à l’étrange destinée, construit en 1912 comptait trente années de mer ; il est coulé après vingt et une campagnes à Terre-Neuve, et huit années d’errance peu glorieuse.
Souces :
  • Louis Lacroix, Les derniers voiliers morutiers ...,. Éditions Maritimes et d'Outremer, Paris, 1978
  • Louis Lacroix, Les derniers voiliers caboteurs français. Éditions Maritimes et d'Outremer, Paris, 1978.
  • Lloyd’s Register of Shipping, London, années 1924-1925.
  • Annuaire du Comité Central des Armateurs de France, année 1913.
  • Lloyd's Register of Shiping, années 1930 à 1945.
  • Hebdomadaire La Pêche Maritime. Collection Jack Daussy
  • Tableau Robert Monier de Bordeaux, années 1928 et 1930.
  • Bulletin de la Société des Œuvres de mer, n° 29, année 1929.
  • Serge Rateau, L’Ange, 1897-1939. Terre-neuvier fécampois, in Neptunia, n° 154, 2e trimestre 1984. pp. 20-31.
  • Chasse-Marée n° 7, page 70 (question du Dr Jürgen Meyer), Chasse-Marée n° 8, p. 65 (réponse de M.M. Smith, Forest et Hougeunade).
  • Chasse-Marée n° 103, page 66 (question de Bernard Cadoret). Chasse-Marée n° 108, page 67 (réponses de Jacques Guéguen, Jean Le Bot, Pierre Le Marec, Delphine Allanic)
Etienne Bernet
© Édition Association Fécamp Terre-Neuve

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