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ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
L’HISTOIRE DE LA GRANDE PÊCHE NE PEUT OMETTRE LA PARTICIPATION DES MARINS DE LA ROYALE QUI ONT FAIT CAMPAGNE AU NORD POUR LA PROTECTION DES MORUTIERS FRANÇAIS, LEUR APPORTANT PROTECTION CONTRE LES BATEAUX SOVIETIQUES, PRODUITS FRAIS, MÉDECIN ET BIEN SÛR… LE COURRIER.

La distribution du courrier sur les bancs, de nuit souvent, en zodiac sur le banc du chapeau pointu étaient toujours un peu exotiques, la mer était souvent dure, mais la fraternité des marins étaient là. Ces marins avaient les pieds sur le pont de l’Aviso-escorteur Commandant Bourdais (F740) qui avait la plus longue flamme de guerre de la marine à cause de son temps en mer et c’est vrai que les distances étaient longues entre la Nouvelle Zemble, Jan Mayen, la baie de Disko et Saint-Pierre et Saint-Jean.

A cette époque il y avait les Pleven (le Capitaine, le Colonel et le Pierre comme on les appelait) le Bois Rosé, le Shamrock, le Finlande, etc. Les armements étaient de Fécamp mais aussi de Bordeaux. Pour l’histoire, nous avions une convention avec le Portugal qui envoyait au Nord le navire hôpital Gil Eanes pendant un mois, notre mois de vacances et de carénage à Lorient.

Je ne parle pas des bordées à « La montagne » à Saint-Jean de Terre-Neuve ni du bar « La morue salée » à Saint-Pierre où nous nous retrouvions tous ensemble au hasard de l’escale…

Le film « Le Crabe Tambour » avait utilisé les moyens de l’escorteur d’escadre Jauréguiberry mais le bateau dédié à la Grande pêche était bien le Commandant Bourdais jusqu’à sa sortie du service de la marine.

François Bricheteau
L'assistance à la pêche hauturière

L'assistance à la pêche hauturière est crée officiellement, avant la seconde guerre mondiale, pour assister le flottille de pêche française déployée du Canada au Spitzberg ; les autorités délègueront régulièrement un bâtiment de la Marine nationale. Aucun de ces navires ne sera construit spécifiquement pour cette tâche mais ils subiront néanmoins quelques aménagements à cet effet.
L'aviso Ville d'Ys sera suivi en octobre 1946 par la corvette Lobelia qui fera une apparition sur les bancs de Terre-Neuve. La frégate L'Aventure assurera cette mission de 1947 à 1961. Jusqu'en 1957 et moins connus, deux avisos portant le même nom Ailette se succèderont en mer de Barentz, îles de l'Ours et de Spitzberg. L'aviso-escorteur Commandant Bourdais  prendra le relais en 1963.
Au delà de cette présence fondamentale, plus pragmatique seront les tâches rencontrés au contact des terres- neuvas. D'abord une assistance médicale de la plus grande utilité : les marins pêcheurs, et plus particulièrement les hommes de pont, pratiquent un métier extrêmement rude, travaillent dans un froid intense, sur des mers en perpétuel mouvement ; le danger est grand, les maladies et les blessures fréquentes. Le navire étant en pêche 24 heures sur 24, les hommes se couchent souvent harassés pour de brefs repos. Les visites du médecin militaire, secondé par son infirmier, à bord des chalutiers sont donc régulières. Les hommes les plus sérieusement malades ou blessés sont accueillis à bord du bâtiment de soutien. Ils y séjournent durant une période plus ou moins longue avant de rejoindre leur bâtiment. L'assistance est également technique, principalement au niveau "énergie-propulsion", par l'envoi de personnel qualifiés, de pièces détachées, etc... L'assistance, c'est aussi le courrier, ô combien important pour ces hommes coupés du monde extérieur.
Le BSL Loire prendra la relève du Commandant Bourdais  à partir de 1972. D'autres suivront pour de nombreuses rotations : le BSL Rhône, les RHM (remorqueurs de haute mer) Malabar, Tenace et Centaure ainsi que l'aviso Detroyat.
Vers la fin des années 1980, la pêche trop intensive, la concurence étrangère à bas prix, la réduction des quotas et l'interdiction de pêcher en de nombreux endroits précipitent la fin d'un grand et noble métier. La flottille, de Saint Malo à Dunkerque, en passant par Fécamp, est décimée, réduite à sa plus simple expression, et l'assistance militaire s'arrête d'elle-même. La morue, longtemps "plat du pauvre", est maintenant devenue un poisson dispendieux.

(source : Cols Bleus n°2386 / 1er mars 1997 - article de Jean-Paul Lecouvey)
Le Commandant Bourdais / © D. R