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ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
Drôle de francophonie que celle de Terre-Neuve-et-Labrador. Écartelée entre trois foyers sans origines et histoires communes. Elle est composée de 10 fois plus d¹anglophones que de francophones de naissance. Aperçu d’un fascinant phénomène qui se fait surtout entendre, en paroles et en musique, dans la capitale, St. John’s.

Saint-Jean de Terre-Neuve compte aujourd'hui quelque 700 francophones parmi ses 120 000 habitants. C'est aussi dans la capitale et sa région que sont surtout concentrés les 25 000 anglos de la province capables de s'exprimer en français. En 1991, ils n'étaient que 10 000. L'engouement pour l'autre langue officielle se traduit également par l'inscription, bon an mal an depuis 2000, de 6 000 à 8 000 jeunes aux classes d'immersion de la province.

De telles scènes étaient inimaginables lors de l'adhésion de la province à la Confédération, en 1949. Terre-Neuve comptait alors une seule petite collectivité de francophones dans la péninsule de Port-au-Port, sur la côte ouest de l'île. Ces descendants de Malouins, de Bretons et d'Acadiens établis sur l'île depuis le 18e siècle se considèrent comme les seuls « vrais » franco-Terre-Neuviens.

La francophonie compte aujourd'hui deux autres foyers : Labrador City - né dans les années 1960 - et St. John's, qui est maintenant le plus important des trois.

Les milliers d'anglo-Terre-Neuviens qui parlent les deux langues officielles sont-ils l'avenir de la francophonie de Terre-Neuve-et-Labrador ? Cyrilda Poirier, de la Fédération des francophones, préfère opter pour la prudence. « Les anglophones qui parlent français sont nos alliés, dit-elle. Mais je suis convaincue que la meilleure force à déployer pour préserver notre langue serait l'alliance réelle entre les Québécois et tous les autres francophones du pays »
La majorité des Terre-Neuviens, qu'ils soient anglophones ou francophones, sont « comme les Québécois, des Canadiens à reculons », souligne l'anthropologue Peter Armitage. Pendant des centaines d'années, ce peuple de descendance à majorité irlandaise a partagé avec les Québécois les mêmes « ennemis » : l'Angleterre et ses riches marchands.
Et ils ont aussi, comme les Québécois, la mémoire d'avoir fait partie intégrante du territoire de la Nouvelle-France.
Extrait d'un texte de Jacinthe Tremblay
à lire en totalité sur le site "L'actualité.com"
Le centre communautaire francophone sur la péninsule de Port au port à Terre-Neuve.
© Cliché Mh. Desjardins, 2005