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ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
Depuis des années, une coque ancienne est souvent amarrée dans le Barachois de Saint-Pierre, voisinant avec les cônes, tourelles et cardinales en réfection aux Phares et Balises.

Ce Muscadin dont la coque en bois porte encore, semble-t-il, la trace d'anciennes cadènes métalliques, est actuellement exploité par une entreprise locale pour l'approvisionnement en sable de mer. Pendant notre dernier séjour, ce navire avait été monté sur la cale de Saint Pierre, pour son entretien courant, et son capitaine, Monsieur Denis Allen-Mahé, me confiait que l'heure de la retraite sonnerait sans doute pour cette vénérable coque avant un ou deux ans. Sera-t-elle revendue, livrée aux griffes d'une pelleteuse comme bon nombre de ses semblables ?

Cette carène avait été construite par un chantier de Bonavista, à Terre Neuve, il y a plus de quarante ans, mais j'ignore si à son neuvage son mode de propulsion principal était la voile ou si ces anciennes formes avaient simplement été adaptées pour produire une unité motorisée.
Le Muscadin n'a plus exactement les lignes en cuiller si caractéristiques des goélettes des Bancs, dessinées avec bonheur au début du siècle dernier par W.J. Roue (qui, à Saint Pierre, ne connaît pas le Bluenose ! ) T. Me Manus, B. Crowninshield ou leurs pairs, mais sa carène reste peut-être l'un des derniers témoins authentiques de cette Grande Pêche disparue.

Je pensais (pour un particulier, ce n'est même pas envisageable) qu'une association ou une structure adaptée pourrait éventuellement être intéressée par cette tentative de préservation de la mémoire maritime des Bancs, mais pour elles aussi, hélas, l'argent reste le nerf de la guerre...

Jacques Durand, 9 mai 2010
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Le Muscadin en carène à Saint-Pierre et Miquelon
© clichés Jacques Durand, 2010