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LA GRANDE PÊCHE

ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
Le 1er novembre 1902, à 11 heures ½ du soir, le feu se déclare dans l’église paroissiale de Saint-Pierre alors en réparations. Très rapidement l’édifice est envahi par les flammes communicant l’incendie au presbytère et au palais de justice voisins qui sont bientôt détruits. Cette église avait été érigée en 1690.

Mgr Christophe Légasse, préfet apostolique des îles, frère de l’armateur Louis Légasse (La Morue Française), sollicite alors l’envoi d'offrandes pour la reconstruction de son église incendiée. En 1903, il fait une tournée en France pour recueillir des fonds ; il est à Fécamp le 30 août. Dans le Journal de Fécamp on peut lire : « Demain dimanche 30 août, à la messe de 9 heures, Mgr Légasse, préfet apostolique de Saint-Pierre et Miquelon, donnera le sermon et fera une quête pour la reconstruction de son église détruite lors de l’incendie du 2 novembre 1902 (…). Mmes Charles Le Borgne et Sénateur Duhamel, accompagnées de MM Paul Acher et Jean Lemétais, se tiendront à l’entrée de l’église pour recevoir les offrandes qu’on voudra bien leur remettre pour cette œuvre si utile aux marins de Fécamp (…). La même cérémonie religieuse (…), aura lieu à la grand’messe de l’Abbaye (…). La quête à l‘entrée de l’abbatiale sera tenue par Mmes A. Bellet et G. Vandaele, accompagnées de MM. G. Ledun et Émile Gilles. Fécamp a répondu, à l’appel charitable de Mgr Légasse, avec un zèle digne des sentiments chrétiens toujours en honneur dans sa population (…). Nous sommes heureux d’enregistrer le brillant résultat obtenu dans notre ville (…), c’est environ deux mille cinq cent francs que Mgr Légasse a pu collecter (…) ». Il est intéressant de noter, qu’en 1903, quarante armateurs fécampois arment soixante-treize navires pour les bancs, embarquant plus deux-milles marins.

Cette deuxième église, « cathédrale », de Saint-Pierre est reconstruite en ciment armé entre 1905 et 1907, sur le lieu même de la première église incendiée. Le 14 mai 1905, a lieu la cérémonie de pose et de bénédiction de la première pierre par Mgr Oyehnard, curé de Miquelon, préfet apostolique par intérim. Le 15 août, avant la grand’messe, bénédiction par Monsieur l’abbé Brack, vicaire à Saint-Pierre, de l’orgue fabriqué par la maison Charles Natin, de Paris, pour être placé dans l’église.

Le 27 octobre 1907, Monseigneur Christophe Légasse, préfet apostolique des îles, bénit les trois cloches fondues et livrées par le fondeur Georges Bollée, d’Orléans. Ces trois cloches portent respectivement les prénoms compliqués de : Marguerite-Marie-Paule, Marguerite-Louise-Jeanne-Françoise-Albertine, Joséphine-Louise-Croisine-Geneviève. Le carillon comprend aujourd’hui une quatrième cloche du nom de Marie.

Le 1er décembre 1907, Monseigneur Christophe Légasse inaugure la nouvelle église, construite en grande partie avec les fonds qu’il a recueillis. L'architecture intérieure de l’église, dédiée aux Saints cœurs de Jésus et de Marie, est caractéristique des églises basques avec ses tribunes supérieures ; le choix de ce style basque se justifie par l'origine de nombreux Saint-Pierrais et Miquelonnais mais aussi par celle de la famille de Mgr Légasse, originaire de Sara et Bassussary au Pays Basque français. Les vitraux qui ornent cette nouvelle église, ont donc aujourd’hui plus d'un siècle, à l'exception de ceux qui se trouvent dans le transept dus à la générosité du Général de Gaulle ; ils furent dévoilées lors de son passage sur l’île le 20 juillet 1967.

Le premier clocher extérieur, construit en béton, a mal vieilli ; devenu dangereux et condamné, il fut reconstruit en « ryolite », une roche volcanique des collines de l’île, et les vitraux ont été restaurés en 1970.

Etienne Bernet

Sources
- François Maurer, évêque de St Pierre, Les églises de Saint-Pierre et Miquelon, septembre 1999.
- Charles Pollet, Éphémérides fécampoises, L. Durand et fils, Fécamp, 1913.
- Émile Sasco et Joseph Lehuenen, Chronologie des îles Saint-Pierre et Miquelon. 1998.
- Journal de Fécamp, collection conservée aux archives municipales.