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ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
UN NOUVEAU MUSÉE MARITIME A SAINT-MALO ?

Au fond du bassin Duguay-Trouin, les anciens silos à grain. Ils devraient être détruits pour laisser place au futur musée d'histoire maritime.
Le projet avance, mais les avis sont partagés. Le maire veut le construire sur les quais. Dans l'opposition, certains élus préfèrent libérer le port.

par Gérard LEBAILLYet Olivier BERREZAI
OUEST-FRANCE, 29 janvier 2009

Cet automne, la ville a sélectionné parmi une quinzaine de candidats le « programmiste » chargé d'élaborer les contours du futur musée d'histoire maritime. La société parisienne Aubry-Guiguet (impliquée par exemple dans la restauration du musée de Fécamp) a été retenue.
Après l'étude du dossier dans ses aspects urbanistiques et fonctionnels, il déterminera la distribution des espaces et des collections. Livraison de la copie vers le début 2010. Parallèlement, le musée mène deux gros chantiers cette année. La restauration de ses collections actuelles, et la prise en charge du millier d'objets rapportés des quatre dernières campagnes de fouilles sur la Natière.

Ils sont « contre » les quais :
Vendredi dernier, lors du conseil municipal, l'opposition a fait entendre sa différence. Au nom du Parti socialiste, Isabelle Thomas a indiqué qu'elle est opposée à une implantation du futur musée d'histoire maritime sur les quais, à l'emplacement des anciens silos à grains.
« Le port est déjà très serré, le choix de l'emplacement est prématuré et inopportun. De plus, ce serait une entrave au développement économique. » Isabelle Thomas ajoute que son avis est partagé par d'autres. « Je connais beaucoup de Malouins qui ne sont pas d'accord avec l'emplacement des silos. »

Ils sont « pour » les quais :
Le maire, René Couanau, est clair. « On travaille sur cet emplacement, il n'y en a pas d'autre. » Dans un communiqué, Alain Berbouche, historien des institutions maritimes et ancien conseiller municipal, expose sa vision d'un musée maritime « dont nul ne conteste plus la légitimité ».
Dès 1999, il défendait le projet, et sa localisation sur les quais. « Ce haut lieu de la mémoire [...] a vocation à s'ancrer au coeur du nouveau Saint-Malo : à l'extrémité du quai et du bassin Duguay-Trouin. Car, si le lieu est stratégique, le nom qu'il porte est aussi symbolique. »
René Duguay-Trouin (1673-1736) incarne l'apogée de la Course française et de la prospérité de Saint-Malo. « C'est le seul corsaire national devenu lieutenant général des Armées navales (actuel vice-amiral) et Commandeur de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, pour s'être emparé de plus de 300 navires marchands et 20 vaisseaux de guerre ou corsaires ennemis. »
Alain Berbouche ajoute que l'implantation au bord d'un bassin permettrait même d'accueillir le prochain chalutier local de grande pêche qui sera désarmé, « pour lui éviter le sort de l'infortuné Victor Pléven en 1994. Lequel, malgré une mobilisation forte, n'avait pas pu être conservé à Saint-Malo faute d'un lieu pour le recevoir. »