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NAVIRES

ASSOCIATION FÉCAMP TERRE-NEUVE
Etienne Bernet / © Édition Association Fécamp Terre-Neuve
La reproduction d’extraits de ce texte est autorisée à condition d’en mentionner l’auteur et la provenance.
Le dundee Sainte Lucie
Chapelle ND de Salut, Fécamp
Sainte Lucie, dundee de 181 tonneaux de jauge brute, 137 tonneaux de jauge nette, est construit en 1909 à Fécamp par les chantiers Chantelot et Fils.
Mis à l’eau le 28 mai pour le comte de Léché, armateur à Fécamp ; la comtesse et sa fille assistaient au lancement. Francisé le 7 juin, il est immatriculé F. 11.
De 1909 à 1914, il est régulièrement armé pour la pêche du hareng et du maquereau, commandé par les patrons Verdière (1909), Bulan (1910-1911), M. Ledun (1911-1914), Louis Palfray (1916).

En 1916, il est armé au cabotage, transportant du charbon du Pays de Galles, à destination du Havre et de Fécamp. Toujours en 1916, en juillet, commandé par le capitaine Louis Hubert, allant sur lest au Havre pour un transport « intéressant la défense nationale » il s’échoué sur la plage de Fécamp en sortant du port, à cause du courant et faute de vent, à la mer descendante. Le temps était beau, le navire qui reposait sur un fond de craie et de sable, a été remis à flot par la marée montante. Il a pu continuer sa route vers Le Havre avec six hommes d’équipage et son capitaine.
En 1917-1918, il est réquisitionné par le ministère de la marine, pour l’approvisionnement du pays. Il est alors équipé d’un armement défensif, sans doute un canon de 47 m/m. En janvier 1918, en pêche pour la campagne du hareng, il rencontre un sous-marin et la presse nous dit qu’il réussit par la précision de son tir à obliger ce dernier à cesser la poursuite. Pour ce fait d’arme, le dundee Sainte-Lucie, notamment le capitaine Louis Palfray, ont fait l'objet d'un témoignage officiel de satisfaction : « pour l'initiative et l'énergie dont il a fait preuve lors de la rencontre d’un sous-marin, dont il a réussi à éviter l’attaque » et une prime de 2 500 francs leur est allouée.

En 1919, il reste affecté au transport du charbon du Pays de Galles et, en 1920, il est armé en chasseur pour la campagne du hareng en mer du Nord, au Nord de l’Écosse. En 1920, il change d’armement : le comte de Léché vend ses navires terre-neuviers et ses trois dundees armés pour le maquereau et le hareng : Saint-Antoine de Padoue, Saint-Expedit et Sainte Lucie, ce dernier à la société P. L'Hommet et E. Julien.

Mais, en 1922, les trois harenguiers de L'Hommet et Julien : Sainte-Lucie, Souvenir de Sainte-Marie et Indépendant, sont vendus, à la requête de M. H. Ledun liquidateur de la société. Le dundee Sainte-Lucie est acheté par la société Les Pêcheries de Fécamp qui va l’armer comme chasseur pour ramener les pêches de ses chalutiers depuis Saint-Pierre et Miquelon, commandé par le capitaine Marie.
En novembre 1925, rentrant de Saint-Pierre et Miquelon, avec un chargement de morues il relâche à Falmouth, à cause d'une voie d'eau, après avoir essuyé un typhon qui a emporté deux hommes d’équipage, un matelot, Émile Sevegrand, 46 ans, de Cancale, et le mousse, André Le Carboulec, 16 ans, de Paimpol.

En 1926, il est toujours armé pour Saint-Pierre et Miquelon, où il mouille le 4 août, toujours sous les ordres du capitaine Marie. Et puis …
Le navire a vraisemblablement fini sa carrière à Fécamp, la cloche du navire y est toujours, propriété d’une famille fécampoise.
Sources
Victor Banse, Aperçu historique des chantiers Chantelot, in Annales du Patrimoine de Fécamp n° 5, 1998.
François Renault, note sur les bateaux construits et/ou armés à Fécamp. Liste par immatriculations, relevée au Service Historique de la Marine de Cherbourg.
Jacques Vichot, Répertoire des navires de guerre français. Asso. des amis du musée de la Marine, Paris, 1967.
Annuaire du Comité Central des Armateurs de France, année 1911 et 1913.
Journal de Fécamp, collection conservée aux archives municipales.
L’Ouest Éclair, B.N. Gallica.
Remerciements à Virginie et Patrick Demange